Ce blogue est aussi un espace qui me permet de m’exprimer sur plusieurs sujets, tout en conservant toujours un angle d’analyse propre au « design ». Cette semaine, j’écris sur deux points au sujet de l’état des urgences au Québec. Ce que je trouve détestable des salles d’urgence du Québec, c’est leur total inconfort pour les enfants et surtout le manque de communication entre le « patient » et son institution.
Faire attendre les enfants et une pré-urgence plus confortable
Après un séjour à l’urgence et après avoir vu des bébés et de jeunes enfants attendre 7 à 10 heures dans la salle… J’ai réfléchi. Il fallait dire qu’il n’y avait qu’un seul médecin durant la nuit, avec une équipe réduite bien entendu! Il fallait aussi dire que ces enfants n’étaient pas en train de mourir, heureusement. Ils n’étaient pas arrivés en ambulance ou en train de s’effondrer comme s’ils auraient eu un choc au crâne… Ils avaient une grosse fièvre, un mal de tête énorme ou des vomissements. J’avais intérêt à réfléchir.
Voici une idée d’entreprise (impossible?) qui m’est apparu à la fin de cette réflexion: une pré-urgence. Tu vas à cet endroit quand tu n’es pas sur le point de crever, tu as juste mal comme un chien et tu sais que c’est stupide, comme un gros mal de ventre ou de tête. On te traite même la nuit, même quand les pharmacies sont fermées et que l’accès aux soins est difficile. Qui veut ça au Québec? Une idée comme ça, sans base scientifique… Permettez-moi de rêver.
Combien de temps attent-on en urgence au Québec?
En salle d’urgence, il n’y a pas de moyen de savoir si on va attendre toute la nuit ou non, se dit-on! Quand on sait que les attentes en urgence sont longues, c’est clair que chaque détail mal conçu nous saute aux yeux! Pourtant, il existe une sorte de moyen de se rassurer. Voici un compteur du temps d’attente (ville de Québec), un outil que je trouve, pour une fois, très bien conçu! Il permet à quiconque de vérifier si l’attente en urgence est immense ou simplement trop longue. Le seul problème? Quand on est malade, on ne regarde pas ce genre de chose. Il faudrait que ce type de tableau soit visible à quelque part dans l’urgence ou la cafétériat de l’hôpital elle-même, non? Mais si c’était le cas, ce serait risquer la sécurité du personnel…
Je suggère à toute entreprise qui serait incapable de servir adéquatement ses clients de se doter d’un de ces compteurs à « clients ». Ou tout simplement, je lui dirais: enlève la corruption dans tes services et ton institution sera meilleure.
Situation dans les salles d’urgence de la région de Québec (10 juillet 2013)*
Pour accéder à ce compteur pour votre région, écrivez « compteur de la situation des attentes en urgence + (votre région au Québec) » dans un moteur de recherche ou consultez directement le site des « agences de santé et services sociaux » de votre secteur.
En attendant d’avoir un hôpital sain dans un état sain, voici une scène du film Les Invasions Barbares (2003):
Les Invasions Barbares, Denys Arcand
À voir absolument:
- Palmarès des urgences: toujours plus d’attente (LaPresse, 8 mai 2013)
Si le lien entre design et santé vous branche, j’ai aussi une catégorie « Design : médecine et produits pharmaceutiques » sur ce blogue!
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