Philosophie des processus: mesurer trois fois et tracer une seule fois

Un sage a déjà dit: mesurez trois fois, mais ne tracez qu’une seule fois. Cela provient du fait que lorsqu’on pratique la menuisie et qu’on travaille avec des bois précieux, on ne peux pas rater sa coupe. On doit couper à la bonne mesure, exactement.

Cette philosophie me suit partout où je vais. Je suis très méticuleux sur le début du procesus, avant de passer à l’action. C’est pour éviter des erreurs plus tard. Malheureusement, des clients à moi font l’inverse: ils « rushent » (se précipitent) au départ et ils pensent obtenir de meilleurs résultats par la suite. Des fois, ils arrivent même à me convaincre de ne pas travailler en signant un contrat, une erreur majeure de mon côté!

L’expérience démontre que ce conseil d’un sage qui est de mesurer trois fois, tracer une fois est un conseil valable. De nombreux problèmes peuvent être évités avant même de commencer le travail. C’est le propre même du designer: il résout les problèmes avant la mise en production. C’est pourquoi j’offre souvent à mes clients de rédiger une étude, ou un bilan de recherche. Ça nous permet d’alligner nos esprits, d’être sur la même longueur d’onde. Ça permet de clarifier l’intégrité de chacune des parties.

J’ai un partenaire d’affaires qui a compris qu’il n’était pas en mesure de compléter un projet de café Internet après que je lui ai écrit un de ces bilans, et que j’aie critiqué son plan d’affaires concernant le design intérieur. Ça lui a évité 45 000$ de dette. Ça lui a aussi évité de se ramasser avec un design intérieur à moitié terminé. Ça lui a aussi permi de se rendre compte qu’il est plus un avocat qu’un entrepreneur en construction! Quoique cette relation d’affaires se soit terminée sans résultat concret, je pense toujours que j’ai fait mon maximum pour ce partenaire. Je n’ai pas regretté d’en être sorti un peu amoché parce que j’avais suivi mon processus sans tomber dans l’acharnement. Je suis resté intègre et au fond, lui aussi.

Un contre-exemple me vient en tête. J’ai réalisé recemment des schémas pour un client qui a finalement décidé de ne pas me payer au complet. Si j’aurais mieux mesuré au départ la qualité de ce client, je n’aurais pas eu à perdre la moitié de mon temps à travailler sur un contrat qui n’aurait été payé plus tard qu’à moitié. Ce client n’aurait pas eu non plus à m’exploiter. Il aurait engagé un de ses « freelancers » du Tiers monde sans diplôme qui travaillent à 10$ de l’heure et qui font un travail très approximatif.

Si vous êtes designers, vous connaissez probablement « des clients venus de l’enfer » comme celui dont je fais mention. Pour rire et se remettre en mode « action », allez lire les descriptions humoristiques du site Clients from hell. Si vous êtes client d’un designer, ce site vous enseignera aussi qu’une bonne relation humaine entre un client et son designer permet des innovations et des réussites plus grandes, comme le montre l’expérience et l’histoire même du design industriel.

Ces deux exemples, tirés parmi des dizaines, démontrent qu’il est fort utile de dessiner avant de couper et qu’il est mieux de bien mesurer avant de dessiner!

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