C’est en entendant un designer de mode parler des supposées « tendances de l’heure » que je me suis dit qu’il y avait réellement un manque de méthodologie scientifique chez ces pseudos « tendanceurs ». Certes, on ne demandera pas à un artiste d’agir comme un scientifique. Le point ici, ce n’est pas de savoir si ces gens ont ou non du talent et du pif. Le point c’est de déterminer une méthode efficace qu’un entreprise puisse mettre en action si elle n’est pas garnie des meilleurs designers de mode pour mettre en marché des articles de mode et avoir du succès. Je respecte beaucoup le travail des artistes. Ceux qui lisent ce blogue savent que j’ai soutenu des designers :
- Roberto Cavalli printemps/été 2013;
- PRADA DONNA FW 2011-2012 MFW;
- ROMAIN KREMER S/S 09 (full show);
- Alexandre McQueen.
J’ai même salué la publicitié Youtube de KC Prod.
Engager les meilleurs
À cette question, « Comment prédire les modes ? », des PDGs répondront tout simplement: « engagez les meilleurs ». Bon, au point de vue de la stratégie concurrentielle, ça peut être une bonne idée, en ce sens qu’on élimine les talents auprès de la compétition. Seulement, ça ne veut pas dire pour autant que ces artistes savent ce qui fera la tendance. Alors, avant de lancer votre argent dans le feu, demandez-vous plutôt la question du retour sur investissement d’engager des artistes qui n’ont pas de démarche scientifique!
Engager les plus savants
Les meilleurs designers de mode ont une connaissance pointue de l’histoire de leur industrie. Alors, certains chefs d’entreprises diront: « engagez ceux qui connaissent l’historique de notre industrie ». Boff… Ça ne veut pas dire que parce que vous connaissez une industrie que vous êtes capable d’avoir le pouls de ce que cherche le consommateur. Ce n’est pas parce qu’ils ont une maîtrise parfaite de la technique que ces designers sont capable de prédire les courants futurs. Ils pourront par contre vous nommer les limitations de leur industrie. Encore une fois, à ce niveau, il existe quelques perles capable de définir d’avance l’orientation des marchés, mais gageriez vous votre chemise sur eux?
Alors que faut-il faire?
Pour commencer, on peut demander les données statistiques sur les ventes des produits et des magazines de mode. Il est donc pertinent de s’entourer d’éditeurs de magazines de mode, comme on voit dans The Devil Wears Prada:
The Devil Wears Prada Official Trailer
You Think This Has Nothing to Do With You (The Devil Wears Prada)
Cela ne donnera que des résultats partiels. Ça permettra de remarquer quels sont les concurrents qui commencent à atteindre vos parts de marché. Ce que je vous recommande, la méthodologie qui fonctionne, c’est celle qui comprend une analyse approfondie des ventes combinée avec une analyse approfondie des influenceurs qui modifient la perception qu’on les consommateurs de ce qu’ils devraient acheter. Ça signifie qu’on commence par analyser ce qui se vend, pourquoi ça se vend, et comment amener le consommateur à acheter cela dans notre entreprise. Pour y arriver, il existe différentes méthodes. Je préconise particulièrement une analyse qualitative des images dans les magazines, pour un public cible, combinée avec une analyse quantitative des ventes de chacun des éléments présents sur l’image du magazine. D’autres techniques existent, mais elles demandent plus que « du pif ». Elles demandent de la vision à long terme… Ensuite, on analyse les médias qui font vendre, qui communiquent bien, qui donnent le goût d’acheter. Dans mon billet « Les influenceurs et ceux qui font les tendances en design : qui sont-ils et que veulent-ils » je racontais:
En bref, un influenceur est:
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Quelqu’un qui peut prendre une idée, un produit, un concept et l’amener au grand public;
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Quelqu’un que les gens suivent et qui a un impact sur les communautés.
Une méthodologie à suivre
Dans mon billet « Audace en mode et design après la fin du monde 2012 », j’ai écrit:
Dans une étude fameuse (Hemline index), on a constaté une corrélation entre l’économie et la hauteur des jupes.
Quand la longueur des jupes nous informe sur l’état de l’économie:
On appelle ça la « Hemline Theory » (la théorie de l’ourlet). « Elaborée par un obscur économiste américain dans les années 20, elle prétend que la prospérité se mesure à la longueur des jupes« , pouvait-on lire en 2009 sur le site Rue89. En clair : plus les jupes sont courtes, mieux va l’économie. La théorie ressort ces jours-ci, au lendemain de la New York Fashion Week, les défilés de mode new-yorkais pour l’hiver 2012, qui s’est terminée le 16 février. Les jupes ont raccourci, estime Business Insider cette semaine. Nous serions donc en phase de redémarrage pour l’économie américaine, d’ici à la rentrée prochaine ?
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