Des entreprises de branding font parfois fausse route en cherchant à ne pas tenir compte des inputs émotifs dans leur démarche alors qu’ils visent précisément à motiver des consommateurs à passer à l’action. Il y a une chose dont ils ne font certainement pas assez attention, c’est au « coeur d’enfant » de chacun des consommateurs. Je sais, ça sonne « psycho-pop », mais il faut rappeler que de nombreux contemporains sentent un réel niveau d’aliénation dans leur milieu de vie. Des sociologues en traitent de long en large dans leurs ouvrages.
L’aliénation (Sciences humaines) :
Des sociologues aussi différents que Pierre Bourdieu et Luc Boltanski ont chacun à sa manière mis en doute cette description de l’aliénation comme pur produit de structures sociales et économiques. Faisant fond sur leurs perspectives critiques, S. Haber propose de considérer la dimension subjective du phénomène. Ainsi comprise, l’aliénation traduit l’expérience concrète d’un individu qui se sent dépossédé de sa puissance d’agir et ne parvient plus à accomplir les possibles dont il se croit porteur. L’aliéné éprouve une limitation existentielle et peine à s’ouvrir à lui-même, aux autres et au monde. Ne pas pouvoir être soi, telle est la maxime de l’aliénation subjective qui, selon l’auteur, correspond au sens profond que l’on doit donner à cette notion.
Pour éviter que le côté affectif « en soi » se perde dans la stratégie de rebranding, il existe une idée toute simple et qu’on utilise en art et en marketing lorsqu’on veut s’assurer de bien communiquer un message. On appele cela « le test de l’enfant de 5 ans ».
Le test de l’enfant de 5 ans
Ça consiste à présenter le résultat d’une démarche créative devant un enfant de plus ou moins 5 ans et d’enregistrer sa réaction à vif. La pertinence de ce test est démontré lorsqu’on place un enfant de cinq ans devant une tablette iPad: les yeux brillent, ils sont tout émerveillés.
La série de vidéos Youtube « Kids react too » de TheFineBros est une démonstration réaliste de ce dont je parle.
Certaines marques se laissent envahirent par des enfants le temps d’une journée, question de revoir totalement leur entreprise d’un oeil nouveau. D’autres changent de clientèle et visent des « kids » pour revoir le mode de fonctionnement.
*** Attention, je ne recommande pas qu’on fasse de la publicité adressée aux enfants ou qu’on leur présente tout et n’importe quoi. J’invite seulement à ce que les produits te services qui sont catégorisés « pour tous » soient présentés à des enfants lors de tests en focus group pour qu’on observe leur réactions émotionnelles immédiates. ***
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