Chasseur de tendance : mes réponses aux questions d’une étudiante

Une étudiante m’a demandé quelques questions au sujet de mon travail de chasseur de tendance. Voici mes réponses.

1 – De quelle formation êtes-vous issu(e) ?

Je suis formé au CÉGEP de Sainte-Foy (Québec, Canada) en techniques de design industriel. Je possède aussi un certificat en sciences de la consommation de l’Université Laval (Québec, Canada).

2 – Comment définiriez vous votre métier ?

Le métier de chasseur de tendance s’inscrit dans la pratique du design industriel dans mon cas. Comme designer, je travaille avec des entrepreneurs pour découvrir ce qui fait la tendance en étudiant beaucoup les produits concurrents et les nouvelles technologies afin d’optimiser le nouveau produit à concevoir dans l’entreprise. C’est un métier qui se rapproche de l’historien en ce sens qu’on étudie l’histoire d’un secteur d’activité commercial à partir des informations que les consommateurs et les influenceurs du marché donnent à lire. Un bon chasseur de tendance donnera plus d’importance à des données longitudinales qu’à des données à très court terme et saura recadrer une tendance dans une suite logique d’événements historiques.

Par exemple, voici une bonne étude que je vous recommande de lire :

Les entrepreneurs me demandent généralement de rédiger un bilan de tendances qui se termine par des recommandations. Être chasseur de tendance, c’est se tenir au courant de l’évolution parfois très rapide de diverses branches dans un marché. Chaque branche permet de conclure ou non en un succès dans le marché. Par exemple, le iPod et iTunes ont donné naissance à un iPhone doté d’un lecteur mp3 parce que Napster avait eut du succès dans l’échange de fichiers mp3 téléchargés. Napster est issu de la tendance au téléchargement illégal de données, lequel Apple a converti à son avantage.

3 – Comment dénichez vous les tendances ? Comment vous alimentez vous en signaux faibles ?

Une tendance est ce qui évolue dans le temps sur un axe sur le marché de sorte à influencer le marché et générer plus de ventes qu’une non-tendance. Une tendance est une évolution du marché, une branche de l’arborescence des diverses évolutions du marché. Voir ce graphique:

Je lis beaucoup et je me tiens beaucoup au courant des nouveaux outils de communication par lesquels les consommateurs donnent leur opinion. Ensuite, j’accumule des données à partir de documentaires et de livres qui font l’histoire de la consommation.

Je consulte Twitter en temps réel avec https://www.tweetarchivist.com/ lorsqu’un événement marque l’actualité.

Mon outil principal, ce sont les données que me fournissent mes clients sur leurs propres ventes. Je pars de cela pour définir des clusters (groupes) de clients potentiels. Je détermine leur mode de vie et leur style de consommation. J’élabore à partir de ces mode de vie pour donner un portrait typique du client typique de l’entreprise. Exemple: femme 18-35 ans de Montréal qui aime le yoga et la musique hip hop. À partir d’un portrait global, mais précis du client, je trace ensuite une série de recommandations au niveau de l’image de marque de la compagnie.

Une fois l’image de marque claire, je peux alors l’inscrire dans une suite historique (une branche du marché) et savoir si la marque est on track ou off track avec les tendances majeures qui ont du succès sur le marché.

J’ai accumulé une longue liste de blogues influents qui analysent les tendances. J’en ai publié une partie ici:

Les outils les plus performants sont en réalité des études de marché réalisées par des firmes de marketing qui publient leurs analyses comme le CEFRIO.

Des journalistes spécialisés comme le Business Insider (affaires) ou Style.com (mode) qui ne font que rapporter les faits me permettent de comparer divers dossiers et ainsi remarquer l’évolution de tendances.

L’un des outils les plus pertinents que j’ai pu obtenir pour faire de la recherche de tendance, c’est une suite de documentaires sur Coca-Cola, Henry Ford et Andrew Carnegie, trois éléments fondateurs de la manière dont consomment les américains actuellement.

4 – Quelle utilisation faites vous du nuancier Pantone ?

J’utilise Pantone comme outil sur lequel on s’entend mutuellement pour définir des couleurs sur une échelle de couleurs prédéfinies. Par exemple, je conseille à une entrepreneur une sélection de couleurs Pantone à partir d’une étude des couleurs qui se démarquent dans un défilé de mode. C’est un outil pratique pour communiquer de designer à producteur.

5 – Livre à lire: Tendancologie

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