Peut-on imaginer la fin du soutien-gorge tel que nous le connaissons suite à la nouvelle publiée sur France Info, à savoir que « Les seins se porteraient mieux sans soutien-gorge » ?
Les seins ne tombent pas plus quand les femmes ne portent pas de soutien-gorge… bien au contraire. C’est l’un des résultats préliminaires d’une expérience menée pendant une quinzaine d’années au CHU de Besançon par le professeur Jean-Denis Rouillon.
« Nos premiers résultats valident l’hypothèse que le soutien-gorge est un faux besoin. Médicalement, physiologiquement, anatomiquement, le sein ne tire pas bénéfice d’être privé de la pesanteur. Au contraire, il s’étiole avec le soutien-gorge ».
Toutefois, selon lui, ces premiers résultats « valident l’hypothèse que le soutien-gorge est un faux besoin ». « Médicalement, physiologiquement, anatomiquement, le sein ne tire pas bénéfice d’être privé de la pesanteur », explique le professeur.
En attendant la fin de son rapport de recherche, l’étude du professeur Jean-Denis Rouillon, au CHU de Besançon, reste une donnée à tenir en compte auprès des fabricants de soutien-gorge.
Peut-on imaginer une fin subite de l’utilisation du soutien-gorge après cette étude? Je ne pense pas. L’expérience du bas-collant révèle que les dessous féminins sont aussi attachés à une esthétique de l’érotisme et au luxe. Quel mâle américain hétérosexuel moyen n’a pas déjà rêvé des lingeries du défilé populaire de Victoria’s Secret? On ne peut pas effacer en 5 minutes des années de conditionnement à ces images érotisantes qui mettent en valeur des femmes en soutien-gorge!
Cette mise en scène des seins (oui, vous avez bien lu), n’est pas sans atteindre émotionnellement celles qui portent le soutien-gorge. À les entendre se plaindre de ne pas avoir « des seins bonnet D », on comprend que l’imaginaire du soutien-gorge est fortement imprégné dans nos cervelles féminines et autant que masculines!
Un article de Puretrend éclairant indique la qualité de « baromètre d’érotisme » du soutien-gorge:
Baromètre d’érotisme depuis un siècle, le soutien-gorge s’est métamorphosé de décennie en décennie, s’adaptant aux moeurs de différentes époques. Du bandeau discret et androgyne, à la brassière vichy, en passant par le balconnet en dentelles, l’histoire du soutien-gorge reflète la mentalité de chaque époque et la place de la femme dans la vie sociale. Saga.
Cependant, compte tenu de la diversité et du morcellement des marchés actuels, on peut s’attendre à ce qu’une certaine partie de la population des femmes demande une alternative au soutien-gorge. Les femmes enceintes ont déjà longtemps fait mention de leurs besoins en ce qui concerne les vêtements d’allaitement adaptés à leur condition… On peut s’imaginer que certaines femmes « libérées » et consciencieuses oseront demander directement aux grandes marques de développer « des vêtements de type féminin, sexy et santé ». On peut penser ici au soutien-gorge sportif qui ressemblent plus à des « tops » complets qu’à des soutien-gorges.
Ma conclusion: on peut s’attendre à une adaptation lente et progressive en réponse à cette étude, mais aussi à une certaine radicalisation propre aux meilleures années, si je puis parler ainsi, du féminisme qui brûlait le soutien-gorge dans la rue! On pourrait déjà s’intéresser à la question en s’adressant aux jeunes adolescente. Je parlais de leur influence dans ce billet « Tendance lourde, le consommateur idéal de 2010 est-il une ado de 14 ans ».
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