Design et armée, un exemple à suivre?

Je suis loin d’être un fan d’armes à feu et je pense qu’il est contre mon éthique d’être impliqué dans la majorité des projets implicant la conception de machine à tuer. Par contre, quand je vois ce vidéo, je ne peux que saluer la qualité, la performance et l’innovation impliquée dans la conception de cet objet (voyons ce fusil d’un point de vue neutre en oubliant pour quelques minutes qu’il s’agit d’un concept anti-design en ce sens qu’il a pour objectif ultime de blesser et tuer alors que le design a pour objectif d’améliorer la vie humaine):

Et si tous les objets de la vie étaient aussi pratiques, confortables et simples d’utilisation?

Je pense qu’en temps de guerre, on valorise davantage l’innovation qu’en temps de paix en raison de l’urgence d’agir. Aussi, je suggère aux entrepreneurs qui veulent innover de se mettre volontairement dans une position inconfortable, face à un danger qui les menacent. Par exemple, si vous êtes une entreprise manifacturière, posez-vous la question:

  • Quel est mon « ennemi » ?
  • Quel est mon territoire?
  • Quelle est ma force?
  • Suis-je bien équipé?

Pour plus d’information concernant les concepteurs de cette arme: http://www.magpul.com/

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2 Comments on "Design et armée, un exemple à suivre?"

  1. Il serait très illusoire de croire que le design a pour objectif d’améliorer la vie des gens. Le design existe par ce que économiquement il y a un retour sur investissement pour les entreprises à commercialiser des produits plus utiles, faciles à utiliser ou esthétiques. Dans ce sens et même si ce n’est qu’une toute petite partie, on en arrive effectivement à faire aussi du design d’armes à feu. Je me rappelle même d’un salon où j’ai eu toutes les peines du monde à me défaire d’un recruteur d’un fabricant de missiles un peu collant… ^^
    Toutefois ce raccourci « améliorer la vie des gens » est certainement salutaire et sans doute est il plus représentatif des motivations de designers.

    • Ton commentaire me rapelle de mentionner que j’espère sincèrement que les consommateurs savent différencier ce qui est bon pour eux et repérer les tactiques des pro du marketing.

      Effectivement, le design, c’est rentable et je ne comprends pas pourquoi on n’en parle pas davantage aux entrepreneurs. Tu as raison, si ce n’étais pas rentable, ça n’existerait pas, le design en milieu industriel (design industriel). Pourtant, il faut dire que l’activité de concevoir de façon intelligente un objet ou un système remonte à la fin de temps. Un bol, une calèche, une balle, n’est-ce pas du bon design en ce sens qu’il s’agit d’objets qui agrémentent vraiment la vie tout en respectant l’éthique? J’ose croire que oui, mais comme tu le dis si bien, ça traduit l’espoir d’un designer. Ce sont des objets qui ont pour objectif d’améliorer la vie des gens même s’ils ne sont pas les plus beaux, bon, pas cher et nous savons tous deux que les entreprises qui n’ont pas un modèle économique viable ne survivent pas. Par contre, un bon design, à mon avis, survie au temps et aux modes.

      Tu as raison comme j’ai raison… Chaque entreprise transmet sa propre couleur au design et tu fais bien de souligner qu’il est possible de dévier de ce que je considère être l’essence du design: améliorer la vie des gens. Il faut comprendre que si le design permet au consommateur et à l’entreprise d’entretenir une relation gagnant-gagnant et éthique, cette relation sera probablement durable et enrichissante. C’est relatif et tu soulignes bien l’illusion qu’il peut en résulter.

      Je me souviens d’avoir entrendu Philippe Starck affirmer que le design avait pour origine une attitude à la limite dictatoriale: voici qui est bon pour vous, voici qui sera à votre goût…

      C’est au consommateur d’exiger des produits qui améliorent sa vie de façon éthique (sans nuire aux êtres humains, à la nature, etc.) et à l’entreprise de dépasser ses limites fonctionnelles et innover au besoin. Et si une entreprise ne pense qu’au profit, elle devrait penser deux fois à la vision que les auteurs du livre Packaging : Toutes les étapes du concept au consommateur : de nos jour, il existe une majorité de consommateurs « bon élève  » qui étudient l’entreprise, ses produits, ses manières de procéder et n’acceptent pas ce qui ne correspond pas à ses valeurs et principes.

      Revenons ensemble à la définition du mot design, une définition quelque peu incomplète selon de nombreux designers: http://designer-entreprise.com/2009/12/01/a-quoi-sert-le-design/

      Aussi, ton commentaire me donne à penser que je devrais créer ma propre définition du design, un travail que j’amorce en ce moment-même et qui devrait se crystaliser sous la forme d’un essai.

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